La consommation d’insectes tels que la sauterelle est permise selon l’école malikite à condition qu’il y ait une immolation. Son immolation se fait avec ce par quoi il meurt. Ainsi, que l’insecte soit tué par ébullition, par un couteau ou autre, l’acte doit être accompagné de l’intention et de la tasmiya (dire bismillah). La tasmiya, contrairement à l’intention, est conditionnée par la capacité à la prononcer et le fait de s’en souvenir.
En effet, l’imam ‘Illich al-Maliki a dit dans minah al-jalil :
“Selon l’avis mashhur, ce qui est semblable à la sauterelle parmi les bêtes vivantes sans sang qui coule nécessite une immolation par l’intention et la tasmiya dans l’acte par lequel il meurt rapidement comme le fait de couper la tête, mettre dans le feu ou être jeté dans de l’eau chaude”.
Si l’insecte n’a pas été immolé, il ne sera donc pas permis de le consommer. En revanche, contrairement aux autres animaux terrestres qui ont du sang qui coule, il ne sera pas impur.
En effet, l’imam ad-Dardir al-Maliki a dit dans son commentaire du mukhtasar de Khalil : “ Les animaux terrestres qui n’ont pas de sang (dhati) sont purs comme le scorpion, la mouche, le scarabée, le cafard, etc.”
Dans le cas où un insecte tomberait dans la nourriture :
- si on a l’intention de l’immolation avant sa mort, il peut être consommé.
- s’il meurt sans immolation et qu’il se distingue de la nourriture, on devra le retirer obligatoirement du plat et l’insecte ne pourra être mangé
- s’il tombe et meurt dans la nourriture sans qu’il ne puisse en être distingué, s’il représente une quantité moindre que la nourriture, il pourra être mangé.
L’imam ad-Dusuqi a dit à ce sujet dans sa hachiya sur le charh al-kabir :
“Sache également que la pureté de la bête morte qui n’a pas de sang qui coule n’implique pas qu’on puisse la manger sans immolation selon sa parole (de Khalil Ibn Ishaq al-Maliki) « ce qui est semblable à la sauterelle nécessite (l’immolation) avec ce par quoi il meurt.” Ainsi, si cet animal tombe dans la nourriture et qu’il est vivant, on ne le mange pas avec la nourriture sauf si on a l’intention d’immolation [avant sa mort] en le mangeant que la nourriture soit d’une quantité moindre que l’animal, supérieure ou égale, qu’il puisse être distingué de la nourriture ou non.
En revanche, s’il tombe dans la nourriture et meurt dedans, si la nourriture se distingue de lui, on ne mangera que la nourriture qu’il soit d’une quantité supérieure à la nourriture, inférieure ou égale. Par contre, s’il ne se distingue pas de la nourriture et qu’il est mélangé avec; s’il est en quantité inférieur à la nourriture, il peut être mangé avec la nourriture et s’il est en quantité supérieure ou égale à la nourriture, on ne le mangera pas. Si on a un doute léger (chakk) sur le fait qu’il soit supérieur ou inférieur à la nourriture, il pourra être mangé, car la nourriture ne se jette pas pour un doute léger (chakk)”
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