Les Droits de l’Enfant en Islam

Les enfants constituent la parure de ce bas monde (dounia) ainsi que son bonheur. Allâh ta‘âla dit : “Les richesses et les enfants constituent la parure de la vie de ce monde(1). Il dit également “L’amour des choses désirables [telles que] les femmes, les enfants, …(2).

Leur existence apporte la joie, le bonheur et est annonciatrice de bonne nouvelle. Allah dit : “Nos envoyés étaient venus trouver Ibrâhîm porteurs de la bonne nouvelle et lui avaient adressé le salut”(3). Il dit également : “Nous lui fîmes par de la bonne nouvelle de Ishâq et derrière lui de Ya‘qûb(4) et “Ô Zakariyya, nous te faisons la bonne annonce de la naissance d’un fils dont le nom sera Yahyâ. À ce jour, nous ne lui avons pas donné d’homonyme.(5)

Avant l’arrivée de l’Islam, l’enfant et l’humain en général étaient opprimés, dépourvu de droits, au point que durant la jâhiliya (période d’ignorance préislamique) on tuait les enfants par crainte de la pauvreté et les filles par peur du déshonore. L’Islam releva la valeur de l’Homme qu’il soit homme ou femme, jeune ou âgé. Il donna des droits à toute la création et ordonna que les droits de chacun soient respectés. Parmi les droits qui furent légiférés par l’Islam, il y a les droits de l’Homme de manière générale et les droits de l’enfant de manière spécifique.

At-Tabarâni et Ibn ‘Asâkir ont rapporté d’Ibn ‘Umar (radhiyaLlâhu ‘anhumâ) que le Prophète ﷺ a dit : “Allâh les a nommé les abrâr (vertueux) car ils font preuves de dévotion envers les pères, les mères et les enfants. Tout comme tes parents ont des droits sur toi, ton enfant à des droits sur toi”.

Nous nous contentons de lister de manière succincte les principaux droits de l’Enfant en Islam bien que chacun nécessiterait un exposé détaillé. 

Définition de l’Enfant selon la Chari‘a: 

Les savants sont unanimes sur le fait que l’enfance se termine avec la puberté. La puberté est une force qui s’exerce chez l’enfant le faisant passer de l’état d’enfant à l’état d’adulte. Personne ne peut connaître cette force, c’est pourquoi la législation lui a donné des signes permettant de la distinguer qui sont : l’apparition des menstrues, la grossesse, l’éjaculation, l’apparition de poils pubiens drus et l’âge pour celui qui ne voit aucun des signes. Pour les malikites, si aucun signe de la puberté n’apparaît, l’enfant devient pubère à 18 ans lunaires. 

L’enfance correspond donc à la période entre la naissance et la puberté. Allâh ta‘ala dit dans le Coran : “Nous vous en expulsons [à l’état de] bébé pour que vous atteigniez (tablughû), ensuite votre maturité(6)

I- Les droits de l’enfant avant qu’il ne vienne à l’existence dans ce bas monde (dunyâ)

  1. Le bon choix de la mère et du père
  2. Les invocations la nuit du mariage qui est une protection contre chaytân
  3. Les droits du fœtus :
    • Ne pas l’avorter
    • La femme enceinte ou celle qui allaite ne doit pas jeûner si cela cause un mal au fœtus
    • Elle ne doit pas avoir recours à la hijâma ni au don de sang 
    • L’acquittement de la pension pour la mère enceinte et cela même si elle est divorcée
    • Ne pas appliquer les peines légales sur la femme enceinte 

II- Les droits de l’enfant après sa naissance jusqu’à l’âge de discernement (tamyîz)

  1. Ne pas enterrer le nouveau né s’il s’agit d’une fille (pratique répandue avant l’islam).
  2. Faire l’adhân dans l’oreille droite et l’iqâmah dans l’oreille gauche du nouveau né ainsi que le tahnîk.
  3. Donner un beau prénom 
  4. La ‘aqîqah et la circoncision
  5. L’allaitement naturel
  6. La garde
  7. L’éducation
    • l’éducation religieuse : les principes de la croyance, les adorations, le bon comportement et la morale, la connaissance du halâl et du harâm
  8. La bonté, la douceur, la clémence, les câlins/la tendresse
  9. Le droit de jouer
  10. Invoquer pour eux et leur enseigner les invocations pour se protéger

III- Les droits de l’enfant entre l’âge du discernement (tamyîz) et de la puberté (bulûgh)

  1. Le droit à l’apprentissage : 
    • Enseigner à l’enfant les adorations
    • Enseigner à l’enfant le Quran et les Sciences de la Chari‘a
  2. le droit de choisir un des parents avec qui vivre s’ils se séparent

IV- Droits généraux liés à l’enfant

  1. Le droit à la vie
  2. Le droit à la liberté
  3. Le droit à la filiation et de vivre au sein d’une famille
  4. Le droit à l’équité et à ne pas être discriminé
  5. Le droit à la participation (muchâraka) dans la communauté
  6. Le droit de l’orphelin (celui dont le père est décédé)
    • La bienveillance envers eux et d’interagir avec eux qu’avec le bien
    • Donner aux orphelins leurs biens et ne pas les dépenser à leur place
    • La promesse de l’enfer à ceux qui dépensent leurs biens
    • Etc
  7. Le droit du laqît (celui dont on ne connaît pas sa famille) :
    • Le fait de le placer dans une famille musulmane
    • Lui accorder une pension
    •  Etc
  8. Le droit à ce que sa charge fasse l’objet d’un testament (si une personne sent sa mort approchée et qu’elle a des enfants, elle doit léguer leur charge à quelqu’un qui prendra soin d’eux) 
  9. Le droit à une pension, un logement, aux soins et d’être vêtu 
  10. Le droit à l’héritage
  11. Ne pas appliquer les peines légales sur l’enfant
  12. Il n’y a pas de talion (qisas) sur l’enfant en cas de meurtre ou de crimes
  13. Les droits financiers
  14. Ne pas être mobilisé et ne pas participer aux guerres 

(1) Sourate al-kahf, verset 46
(2) Sourate âl-‘imrân, verset 14
(3) Sourate Hûd, verset 69
(4) Sourate Hûd, verset 71
(5) Sourate Maryam, verset 7
(6) Sourate al-Hajj, verset 5


Pour en savoir plus, revenir au livre de Cheikh ‘Abdulfattah al-Yâfi‘i – huqûq at-tifl fi l-islâm

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