Lorsque le fidèle est voyageur et qu’il prie derrière un imâm résident, lui est-il permis de raccourcir sa prière ?

—  Réponse selon l’école Malikite  —

Question

Lorsque le ma’mûm (celui qui prie derrière l’imâm lors d’une prière en groupe) est voyageur et qu’il prie derrière un imâm résident, lui est-il permis de raccourcir (qasr) sa prière ?

Réponse

Tout d’abord, sachez qu’il est makrûh1 (déconseillé) pour un voyageur de prier derrière un imâm résident. Cette karâha est appuyé du fait qu’il délaisse ainsi la Sunnah du raccourcissement (qasr).
Ensuite si cela arrive, il incombe au ma’mûm qui a acquis une unité (rak`a) avec l’imâm de le suivre dans la prière et de ne pas diverger avec lui dans ses mouvements et ce, même si le ma’mûm a le statut de voyageur. En effet, le rôle de l’imâm est de diriger la prière et il est donc obligatoire de le suivre jusqu’au bout. Ainsi, même si le voyageur remplit les conditions lui permettant d’accomplir le qasr pour les prières de dhohr, de `asr et de `ichâ’, il suivra l’imâm et accomplira 4 unités comme lui.

Dans le cas où il prie derrière un imâm voyageur comme lui qui raccourcit sa prière, il pourra évidemment le suivre et prier les prières sus-mentionnées en 2 unités (rak`ât).

L’imâm al-Abî al-Azharî (rahimahuLlâh) dit à ce sujet dans son commentaire du Mukhtasar Khalîl :  “et il le suivra : c’est-à-dire le ma’mûm voyageur [suivra] son imâm résident dans sa totalité obligatoirement s’il a acquis une rak`a avec lui ”.

Nous attirons l’attention ici que l’intention du ma’mûm doit être celle de prier la même prière que l’imâm. A ce propos l’imâm al-Khurashî dans son charh du Mukhtasar Khalîl dit : S’il y a eu une “divergence ” [d’intention]  dans la prière, elle [la prière] sera invalide que celle-ci soit priée dans son temps (adâ’)2 ou rattrapée (qadâ’).

Résumé : Il incombe au ma’mûm même s’il a le statut de voyageur de suivre l’imâm jusqu’au bout à partir du moment où il aurait acquis une rak`a avec l’imâm.
Et Allâh est plus savant.


1- Celui qui évite le makrûh est récompensé et celui qui le fait n’est pas sanctionné.
2- Une prière est dite adâ’ si elle est priée dans son temps ikhtiyârî ou darûrî.


Article réalisé par Au Service de l’Islam, toute copie doit rediriger vers la source – CC BY-NC-ND.